« Avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Évangile. » Cette exhortation de saint Paul à Timothée rappelle que la proclamation évangélique ne va pas sans douleur et que chacun, à la place qui est la sienne, est appelé à partager le fardeau de l’évangélisation.
La parole de l’Apôtre dit les choses dans le bon ordre : « Avec la force de Dieu… ». Tout commence par là. De nous-mêmes, nous le savons, nous ne pouvons rien faire. Il importe donc de nous plonger dans le Christ, de nous laisser revêtir de sa force, c’est-à-dire de son Esprit. Ce n’est qu’ensuite que nous devenons capables de répondre à la « vocation sainte » à laquelle Dieu nous a appelés : témoigner de la plénitude de vie offerte en Jésus-Christ par l’annonce de la Bonne Nouvelle.
La transmission du message évangélique ne va pas de soi. Elle est, depuis l’origine, source de difficultés pour ceux qui s’y emploient. Le témoignage de Marie-Madeleine est rejeté par les amis du Christ et ses propres amis. La prédication de Paul rencontre nombre de résistances dans l’Église naissante. L’incompréhension, l’indifférence, l’hostilité de la part des chrétiens eux-mêmes, sont bien souvent le lot des témoins de l’Évangile. Cette réalité est constitutive de la vocation chrétienne car celle-ci annonce un Messie crucifié dont elle veut être disciple. Or le disciple n’est pas plus grand que son Maître.
Si nous peinons à témoigner de notre foi, si la peur nous saisit, rappelons-nous que nous ne sommes pas seuls. Dieu notre Père nous a donné son Esprit Saint, « un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Tim 1, 7) qui nous conduira, à travers les difficultés, jusqu’à la Pâque promise.