Le propriétaire, la vigne et les vignerons

05 octobre 2008

Le Seigneur enseigne ses disciples. Il leur explique, jour après jour, la mission qui est la sienne. Jésus s’appuie pour cela sur des images que les prophètes avaient utilisées. Ses auditeurs connaissaient bien les Écritures. Il est donc probable que ceux-ci furent particulièrement sensibles aux transformations que Jésus faisait subir aux paraboles qu’il employait.

L’évangile d’aujourd’hui reprend la parabole de la vigne racontée dans le livre Isaïe. « Je chanterai, dit le prophète, pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. » Ce n’est pas le bien-aimé, mais l’ami qui parle. Il exprime l’amour du bien-aimé pour sa vigne : « il en retourna la terre et en retira les pierres, pour y mettre un plan de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais. » Cette vigne, conclut Isaïe, est la maison d’Israël.

Parabole des vignerons homicides
© Bnf. Ms. français 188, fol. 27.

Jésus reprend la parabole presque mot pour mot, mais il en déplace l’accent : ce n’est plus la qualité de la récolte qui est mise en lumière, mais le comportement des vignerons. Chargés de recueillir le raisin, ceux-ci le vendangent pour eux-mêmes et non pour le propriétaire de la vigne. Ils n’hésitent pas à tuer, et les serviteurs et le fils de ce dernier, pour capter un héritage qui ne leur appartient pas.

La parabole de Jésus interpelle vigoureusement les autorités religieuses de Jérusalem. Elle nous touche nous aussi. Elle s’adresse en particulier aux ministres ordonnés et à tous les laïcs qui ont reçu une mission de l’Église : « Êtes-vous au service du Seigneur ou bien vous servez-vous du Seigneur pour votre propre gloire ? » La parabole oblige à la vigilance.

Textes du jour :
Is 5, 1-7
Ps 79 (80)
Phi 4, 6-9
Mt 21 33-43
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