Laisse-moi faire

Dimanche 13 janvier 2008

Nous sommes dans la vallée du Jourdain. Des pénitents se pressent sur les rives du cours d’eau. Ils ont reçu le baptême de Jean. Engagés sur un chemin de conversion, ils attendent le Messie annoncé par les prophètes.

Jean baptisant
© Bnf. Ms. éthiopien d’Abbadie 102, fol. 50

Jésus s’est mêlé à cette foule recueillie et priante. Il s’avance vers le Baptiste pour recevoir le baptême. Suspendons un instant notre lecture et laissons-nous toucher par le Seigneur qui inaugure sa vie publique par un acte manifestant sa solidarité avec les pécheurs…

Jean le Baptiste a parfaitement compris le sens de cette démarche. Il proteste, car pas même lui, le plus grand des prophètes, ne peut concevoir que le Messie s’abaisse au point d’assumer l’humanité pécheresse. Jésus admet implicitement la justesse de sa réaction, mais il l’invite en même temps à l’accueil de cet événement inattendu : « Pour le moment, laisse-moi faire ».

Le Seigneur, cependant, n’agit pas à proprement parler. Son agir consiste à ne pas agir. Il se laisse faire, il se laisse baptiser. Jésus et Jean vivent une même obéissance. Elle les conduit à accomplir ensemble « ce qui est juste », c’est-à-dire ce qui est conforme à la volonté divine. Leur commune disponibilité à l’Esprit autorise, pour ainsi dire, l’ouverture des cieux. Dieu se révèle aux hommes dans sa paternité en leur révélant son Fils bien-aimé, Jésus.

La fête du baptême du Seigneur conduit l’Église au seuil du temps ordinaire. Cette période, moins festive, n’est pas inintéressante. Elle offre de durer, de grandir dans la fidélité et l’écoute de la Parole de Dieu. Cette obéissance est source de joie. Elle nous permet de (re)découvrir que nous sommes des enfants bien-aimés du Père.

Textes du jour :
Is 42, 1-4.6-7
Ps 28 (29)
Ac 10, 34-38
Mt 3, 13-17
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