Dans l’événement de l’Incarnation, l’Église reconnaît l’initiative de Dieu « qui nous a fait connaître le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ, pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre » (Ep 1, 9-10). L’engagement des chrétiens tire sa force de l’amour du Christ, qui est la Bonne Nouvelle pour tous les hommes.
À la lumière de cette Révélation, l’Église, Mère et Maîtresse, travaille à ce que la dignité de toute personne soit respectée, à ce que l’immigré soit accueilli comme un frère et à ce que toute l’humanité forme une famille unie, qui sache valoriser avec discernement les différentes cultures qui la composent. En Jésus, Dieu est venu demander l’hospitalité aux hommes. Aussi déclare-t-il que la vertu caractéristique du croyant est la disposition à accueillir l’autre dans l’amour. Il a voulu naître dans une famille qui n’a pas trouvé de logement à Bethléem et il a vécu l’expérience de l’exil en Égypte. Jésus, qui n’avait « pas d’endroit où reposer sa tête » (Mt 8, 20), a demandé l’hospitalité à ceux qu’il rencontrait. Il a dit à Zachée : « Aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison » (Lc 19, 5). Il en est venu à s’assimiler à l’étranger qui a besoin d’un abri : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). Quand il envoie ses disciples en mission, il fait de l’hospitalité dont ils bénéficieront un geste qui le concerne personnellement : « Qui vous accueille m’accueille, et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé » (Mt 10, 40).
Dans le contexte d’une mobilité humaine qui a partout augmenté, cette invitation à l’hospitalité devient actuelle et urgente. Comment les baptisés pourront-ils prétendre accueillir le Christ s’ils ferment la porte à l’étranger qui se présente à eux ? « Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? » (1 Jn 3, 17).