1er dimanche de carême A

Se laisser conduire au désert

10 février 2008

1er dimanche de Carême A

Le jardin de la Genèse est beau, luxuriant, agréable à vivre. Il veut être un espace, un écrin, pour la rencontre de l’homme et de Dieu. L’intervention du serpent en fera un lieu tragique. Ève et Adam y seront vaincus par le poison de la convoitise inoculé par le reptile. À l’autre bout de l’histoire sainte existe un autre affrontement : celui de Jésus et du tentateur. Ce n’est plus dans un jardin, mais dans un désert que le combat est engagé. Satan cherche à séduire le Fils de l’homme. Il joue, là encore, sur toutes les harmoniques de la convoitise. Mais il connaîtra l’échec. À l’écoute de l’Esprit, Jésus reste insensible aux sirènes démoniaques. La juxtaposition de ces deux scènes appelle ce constat : c’est peut-être moins dans l’opulence que dans le dénuement que l’homme vient à bout de l’adversité spirituelle.

Christ conduit au désert par l’Esprit
© Bnf. Ms. français 376, fol. 193

Entrer en carême, c’est consentir à une certaine forme de dénuement, abandonner tout ce qui n’est pas soi comme on abandonne son vêtement avant de prendre un bain : les histoires que l’on se raconte, la quête du toujours plus, ce qui est poursuite de vent. Vivre le carême, c’est choisir d’écouter l’Esprit et fixer son attention sur Dieu seul.

Le désert est une terre propice à cet exercice. L’horizon s’y étend à perte de vue, laissant libre cours à l’Esprit qui creuse dans les cœurs la soif et la faim véritables. Et si les paysages y sont précisément désertiques, c’est pour que rien n’y fasse obstacle à la rencontre de Dieu. Moïse a reçu la Loi dans le désert et c’est dans le désert qu’Israël fut désaltéré et rassasié par le Seigneur. Laissons nous conduire au désert. Terre de feu, le désert est aussi terre de Dieu.

Textes du jour :
Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a)
Ps 50 (51)
Ro 5, 12-19
Mt 4, 1-11
Revenir en haut