Je m’occuperai de mes brebis

Christ-Roi de l’univers

« Ainsi parle le Seigneur Dieu : voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. » Quelle bonne nouvelle ! Notre Seigneur, le Bien-Aimé, veut s’occuper lui-même de son troupeau. Et si cette parole de l’Ecriture s’accomplissait aujourd’hui… Et si l’avenir de l’Église, c’était lui, le Seigneur notre Dieu… Nous sommes inquiets de tant et tant de choses, à juste titre… mais aujourd’hui la liturgie nous appelle à l’espérance, à la confiance : « le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. »

Lorsque le Seigneur Dieu prend la parole, par l’intermédiaire de son prophète Ezéchiel, il est très en colère : « Fils d’homme, prophétise contre les bergers d’Israël, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Quel malheur pour les bergers d’Israël qui sont bergers pour eux-mêmes ! … vous buvez leur lait, vous vous êtes habillés avec leur laine, vous égorgez les brebis grasses, vous n’êtes pas bergers pour le troupeau. Vous n’avez pas rendu des forces à la brebis chétive, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n’avez pas ramené la brebis égarée, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez gouvernées avec violence et dureté. Elles se sont dispersées, faute de berger, pour devenir la proie de toutes les bêtes sauvages. Mon troupeau s’égare sur toutes les montagnes et toutes les collines élevées ; mes brebis sont dispersées dans tout le pays, personne ne les cherche, personne ne part à leur recherche. »

Face aux mauvais bergers qui sont bergers pour eux-mêmes et non pour les brebis qui leurs ont été confiées le réquisitoire divin est implacable. Les prêtres à l’époque d’Ezéchiel n’étaient pas meilleurs ou pires que les prêtres des autres époques jusqu’à aujourd’hui, mais le fait que certains d’entre-eux, parfois très nombreux, malmènent les brebis est insupportable au Seigneur notre Dieu. C’est comme s’ils lui arrachaient son propre cœur, car lui, il aime ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles.

Face à l’incurie de ses pasteurs, le Seigneur Dieu prend une décision : « voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles… la brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. » Comment ne pas être touché par la bonté du Pasteur éternel à l’égard de ses brebis. La royauté du Seigneur, c’est cela : ce n’est pas une volonté dominatrice et égoïste sur son troupeau, mais un amour serviteur de chacune de ses brebis.

Par la bouche de son prophète, le Seigneur Dieu dit encore ceci : « Je susciterai à leur tête un seul berger ; lui les fera paître : ce sera mon serviteur David. Lui les fera paître, il sera leur berger. » Nous reconnaissons dans cette prophétie notre Seigneur Jésus, le véritable Pasteur, dont le comportement correspondra parfaitement à ce qui a été annoncé par Ezéchiel : la brebis perdue, il l’a cherchée ; l’égarée, il l’a ramenée. La blessée, il l’a pansée. Celle qui était malade, il lui a rendu des forces. Celle qui était grasse et vigoureuse, il l’a gardée et fait paître selon le droit.

La situation de l’Église d’aujourd’hui suscite de nombreuses questions. Est-elle pire, est-elle meilleure qu’à l’époque d’Ézéchiel, nous n’en savons rien. Mais ce qui est certain, c’est que la Parole du Seigneur demeure et qu’elle s’accomplira d’une manière ou d’une autre : « C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, - oracle du Seigneur Dieu. » Il ajoute un peu plus loin à la suite du texte que nous lisons ce dimanche : « je briserai les barres de leurs jougs et je les délivrerai de la main de ceux qui les asservissaient. Ils ne seront plus la proie des nations, et les bêtes de la terre ne les dévoreront plus. Ils habiteront en sécurité, sans personne pour les faire trembler… Il n’y aura plus dans le pays de gens emportés par la famine ; les nations ne leur feront plus subir de déshonneur. Alors ils sauront que Je suis le Seigneur leur Dieu avec eux, et qu’ils sont mon peuple, la maison d’Israël – oracle du Seigneur Dieu. »

Il y a dans cette prophétie quelque chose de non accompli encore, quelque chose qui a été laissé en suspend même lors de la venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. C’est pourquoi nous sommes en droit d’attendre que cette prophétie s’accomplisse pour nous aujourd’hui : « voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. » Ou plutôt, et pour être dans l’exacte vérité, il faut dire que cette prophétie s’accomplit effectivement aujourd’hui, car le Seigneur s’occupe de ses brebis où qu’elles soient, même si elles sont très loin de l’institution ecclésiale, il veille effectivement sur elles comme un berger sur son troupeau. Voilà qui nourrit notre espérance, voilà ce qui nous pousse à reconnaître avec amour que le Seigneur est notre roi.

Textes du jour :
Ez 34, 11-12.15-17
Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6
1 Co 15, 20-26.28
Mt 25, 31-46
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