
Chers paroissiens,
Nous avons été appelés à vivre, aujourd’hui 15 novembre, la quatrième journée mondiale des pauvres. La pauvreté s’étend partout dans le monde et en France, plus rapidement encore que l’épidémie dont nous souffrons tant actuellement.
Cette pauvreté n’est pas une idée. Elle pèse sur des personnes que nous rencontrons dans nos familles, dans notre entourage, dans nos communes. Cette nuit des personnes dormiront dehors. Aujourd’hui, certains de nos frères et soeurs ne mangeront pas à leur faim ou ne mangeront pas du tout. Aujourd’hui, certains de nos concitoyens feront les poubelles de tel supermarché, passeront leur journée à faire la manche devant tel autre, pour ne pas mourir de faim, pour nourrir leur famille, pour survivre plutôt que vivre.
Ce sont souvent des vies cassées par des épreuves terribles. Il m’est donné de rencontrer ces personnes terrassées par les malheurs de l’existence. Elles sont courageuses, fortes en même temps que fragiles. Elles n’hésitent pas à me demander de les bénir, de prier sur elles. Elles ont soif de Dieu. Elles portent avec le Christ la croix douloureuse des injustices humaines. Un dialogue fraternel, quelques mots de compassion, un secours matériel, leur restituent leur dignité d’êtres humains.
Nous sommes au cœur de l’Évangile. Le Seigneur Jésus nous a appris que l’essentiel de notre foi réside non pas dans le culte destiné à disparaître, mais dans l’amour fraternel qui a les promesses de la vie éternelle. Alors que la pauvreté s’accroit, les chrétiens sont appelés à demeurer « sobres et vigilants » selon les mots de l’apôtre Paul. Sobres, pour rester vigilants et partager davantage en ce temps où les besoins grandissent. Vigilants, pour savoir accueillir la détresse humaine, pour ne pas détourner son visage de ceux que la vie a défiguré et anéanti.
Le Seigneur nous dit : « tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Prendre soin des pauvres, des petits, des méprisés, voilà le culte qui plaît à Dieu. Puissions-nous ne jamais être empêchés de lui rendre un tel hommage.
P. Luc