Jour de Pâques

Ressuscités avec le Christ

24 mars 2011

Jour de Pâques

Le Christ est ressuscité ! Alléluia ! Il est vraiment ressuscité, le Sauveur de l’humanité ! Alléluia.

Notre cœur est à la fête car nous célébrons en ce jour très saint la résurrection de notre frère, Jésus de Nazareth. Oui, frères et soeurs, nous ne fêtons pas la résurrection d’un parent éloigné, d’un ami lointain ou d’une vague connaissance, mais celle de Jésus de Nazareth, premier-né d’entre les morts, premier-né de la multitude de frères et de soeurs que nous sommes. Laissons-nous toucher par cette proximité familiale. Demandons à l’Esprit Saint, qui a relevé Jésus du tombeau où les forces du mal voulaient l’enfermer, de nous ouvrir plus profondément au mystère de cette intimité spirituelle qui nous unit chacun au Christ, notre Seigneur et notre Sauveur.

Il y a quinze jours nous lisions le récit de la résurrection de Lazare, le frère de Marthe et de Marie. Le décès de Lazare avait plongé ses soeurs et ses amis dans une peine et une tristesse profondes. Et voilà que Jésus, dans l’obéissance à son Père et dans la puissance de son ministère, libère Lazare des liens de la mort. Imaginez l’explosion de joie des deux soeurs. Leur frère tant aimé leur a été rendu. Celui qu’elles n’espéraient plus revoir en ce monde est là, devant elles : elles peuvent lui parler, l’embrasser, le serrer dans leurs bras.
La joie de Marthe et de Marie était immense. Mais notre joie à nous est bien plus grande encore car en ce grand jour nous ne fêtons pas seulement le retour à la vie du Crucifié, notre frère, mais encore la victoire de la Croix, la victoire de la vie sur la mort, la victoire du pardon sur la haine, la victoire de l’amour sur le péché. Et ce n’est plus seulement Lazare qui ressuscite, ce n’est pas même seulement Jésus qui ressuscite, c’est toute l’humanité, notre humanité, qui ressuscite avec Jésus : « Frères et soeurs, nous dit saint Paul, vous êtes ressuscités avec le Christ ». Notre joie se nourrit ainsi de la bonne Nouvelle de la résurrection de notre frère Jésus et aussi de cette autre bonne Nouvelle qu’est notre propre résurrection, la résurrection de nos proches, la résurrection de toutes les personnes de bonne volonté que nous connaissons ou avons pu connaître sur cette terre.

Certes, nous vivons encore sur cette terre, et nous sommes encore blessés par le péché ; mais nous ne sommes plus enfermés dans la spirale du péché car, nous apprend saint Pierre, « toute personne qui croit en Jésus de Nazareth reçoit par lui le pardon de ses péchés ». Si nous faisons confiance à Jésus, à notre frère, nous recevons par lui la rémission de nos péchés.
Et de fait, nous pouvons lui faire confiance puisqu’il est lui-même la Vérité, celui en qui il n’y a absolument aucun mensonge. Oui, nous pouvons vraiment lui accordé notre confiance, puisqu’il avait annoncé à ses apôtres quelque chose d’impossible à croire, sa propre résurrection, et que les choses se sont effectivement produites comme il les avait annoncées, conformément à l’enseignement de la Loi et des Prophètes.
La résurrection de Jésus est la pierre angulaire de notre foi, de la confiance que nous lui accordons, c’est pourquoi il est impossible d’être chrétien et de ne pas croire en la résurrection de notre Seigneur.

La résurrection de Jésus est aussi la lumière qui illumine les Écritures, la clé qui permet de les comprendre en profondeur. Les disciples de Jésus ont découvert cela au matin de la résurrection car « jusque-là, nous révèle saint Jean, ils n’avaient pas vu que, d’après l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ». C’est parce que Jésus est effectivement ressuscité que les chrétiens ont pu reconnaître en lui le nouvel Adam, celui qui réconcilie l’homme avec Dieu ; le nouveau Moïse, celui qui guide son peuple vers la patrie céleste ; le serviteur souffrant transpercé par les hommes, relevé par Dieu. Quelle joie de découvrir que Dieu tient parole : que la promesse faite à Abraham, Isaac, et Jacob a été tenue ; que le Messie annoncé par les prophètes a bien été envoyé, que le salut promis à l’humanité a effectivement été accordé dans la mort et la résurrection de Jésus.

Certes, nous ne sommes pas les témoins directs de la résurrection de Jésus, mais nous pouvons nous appuyer sur des témoignages dignes de foi. Des hommes et des femmes qui ont été terrassés par la peur au moment de la Passion de Jésus, n’hésiteront pas, après la résurrection de notre Seigneur à témoigner de lui dans des situations bien plus dangeureuses quitte à payer de leur vie leur fidélité : Jacques sera décapité, Pierre, celui qui l’avait renié, sera crucifié la tête en bas, et ainsi de suite car la très grande majorité des premiers disciples de Jésus connaîtra la persécution et le martyre. Qui est-ce qui accepterait de donner sa vie pour une illusion, pour un mensonge, pour une hystérie ? Peut-être pourrait-on envisager la folie pour une personne, mais quand celles-si sont des centaines, voire des milliers, qui en dépit de toutes les souffrances, de toutes les difficultés, de toutes les persécutions continuent de vivre dans l’amour comme l’a enseigné notre Sauveur, comment ne pas y reconnaître cette folie de Dieu plus sage que la sagesse des hommes, une foi bâtie non pas sur le sable des illusions humaines, mais sur le roc de la résurrection de notre Seigneur.

Frères et soeurs, nous sommes les héritiers de nos pères dans la foi. Il nous appartient de défendre notre foi en la résurrection de notre Sauveur et de la transmettre à la génération suivante comme l’on fait avant nous tous les chrétiens qui nous ont précédés. Cela ne peut se faire sans combats, sans souffrances, sans un réel approfondissement de notre foi. C’est pourquoi, frères et soeurs, je vous le redis avec les mots de l’apôtre Paul : « recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non vers celles de la terre », car elle passe, la figure de ce monde. Revêtez-vous du Christ, de la lumière du Ressuscité qui est amour, paix, justice, droiture, vérité. C’est ainsi que vous connaîtrez sa joie, une joie que personne ne pourra vous ravir. Alléluia. Alléluia. Gloire au Christ notre Seigneur et notre Dieu. Alléluia. Amen.

Textes du jour :
Ac 10, 34a.37-43
Ps 117 (1.4, 16-17, 22-23)
Col 3, 1-4
Jn 20, 1-9
Revenir en haut